Quand elle picore, elle s’évapore,
Elle pense à ce corps tellement corps
Elle pense à sa chair tellement chère
Elle pense à sa peau, à ses os

Elle voudrait bien en avoir moins,
Moins de ces trucs trop féminins
C’est du cerveau qu’elle en a trop
C’est du cerveau, c’est du cerveau

Alouette danse alouette
Allumette craque allumette
Met le feu aux poudres
Et prends la poudre d’escampette, allumette
Alouette danse alouette
Et crame ton corps de fillette
Tu es belle et femme et parfaite

Alouette danse

Son addiction est corporelle
Encore plus fine encore plus frêle
Faut calculer, et faut compter
Et soupeser et contrôler

Compter le poids dans la gamelle
Les calories dans l’écuelle
La perfection est tout au bout
Il faut juste tenir le coup

Alouette danse alouette
Allumette craque allumette
Met le feu aux poudres
Et prends la poudre d’escampette, allumette
Alouette danse alouette
Et crame ton corps de fillette
Tu es belle et femme et parfaite

Alouette danse

Ne t’effaces pas on te voit quand même
Même transparente et même blême
Même si tu jeûnes, même immobile
Tu n’es pas seule sur ton île

Ne t’effaces pas, t’es importante
Sois là, sois toi, t’es stupéfiante
Eh toi là bas sors de l’ornière
Sors de l’enfer, sors de l’enfer

Un petit pois, une petite plume
La plus légère des enclumes
Elle s’empoisonne, elle s’emprisonne
Elle pèse une tonne, elle déraisonne

Eh petite femme, petite fille
Petite flamme qui vacille
Lève toi,  eh lève ton verre
A la fille, à la sœur, à la mère !

Mon impuissance, ta souffrance
Ma main tendue, corps défendu
Corps défendant, corps descendant
Corps innocent, incandescent
La fin est belle et le début
Où est le début du début
Où est la déclic, la détente
La remontée de la descente

Quelle est la première mesure
Le premier pas en ouverture

Je voudrais tant te voir danser

Danser danser danser danser danser danser danser danser