Voilà des mois que je n’ai rien écrit ici. Il faut dire que j’ai été très accaparée par le lancement de MILF. Mais je m’étais dit que je voulais garder cet espace d’expression au cas où. Si quelque chose de trop débordant arrivait, si j’avais un besoin impérieux de l’écrire, j’aurais cet espace pour le faire. Cette chose est arrivée en marge de la finale de l’Euro de football. Cette chose, ce sont des supporters en liesse, rien que de très normal, me direz-vous. Parmi les vidéos de ces supporters survoltés, on a vu circuler celle d’un homme nu qui fait tourner son sexe au milieu d’une foule qui filme mais ne touche pas. Et, presque au même moment, dans un autre lieu, celle d’une femme qui se découvre la poitrine et que des dizaines de mains d’hommes viennent agripper toutes en même temps. Instantanément. Comme un réflexe. Mon réflexe, à moi, face à ça, c’est la nausée. Vraiment.

Leurs mains qui s’agrippent.
C’est vraiment trop.
C’est insupportable.
Voir ces mains jaillir comme des clowns hors d’une boîte – et ces trucs m’ont toujours fait une peur bleue – c’est insoutenable.
Et l’autre qui fait l’hélicoptère…
Deux salles, deux ambiances.
Un gros type aviné fait tourner sa bite au milieu de la foule.
Il ne se passe rien.
Une femme soulève son t-shirt, des dizaines de mains s’y agrippent. Mais genre, instantanément. C’est ce que j’ai vu de plus proche de la sauvagerie ces derniers jours. L’agression comme réflexe, c’est terrifiant.
Je me souviens de ces concerts où des mecs bourrés au dernier stade se jetaient dans la foule, allongés sur nos bras levés, ils jouissaient d’un abandon libérateur aux mains tendues sous eux. Sous eux, il y a avait nous. Il fallait toucher leurs corps, leurs t-shirts pleins de bière et de sueur, il fallait porter leurs carcasses lourdes sur nos bras frêles. Et quand nous voulions, nous aussi, plonger sur eux, ils se jetaient sur nous. Leurs mains cherchaient à atteindre nos seins, nos fesses, nos sexes. Il nous fallait plonger sur le dos pour ne pas voir leurs dents carnassières, ne pas sentir leurs haleines chargées. Il fallait se dire que ce n’était pas grave, que seule importait l’ivresse, la musique, la joie. Il fallait occulter ces doigts au bout des mains, prêts à tout pour se saisir d’une part de nous. Eh mec, je lui ai touché la teucha, je lui ai touché la teucha ! Il fallait faire la fête. Nous étions leur fête.
Je partage avec vous l’ampleur de l’horrible image de ces mains avides de s’agripper sur corps découvert…
Le loup est un animal paisible doué du respect de sa hiérarchie.
L’homme est la pire caricature d’un soit disant »Loup » pour l’homme.
Mais alors qu’est ce donc ce pire qu’un animal, celui qu’on nomme « Homme »
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